Le Parlement fait sa rentrée et le RN son retour dans les instances de l'Assemblée
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Le Parlement fait sa rentrée et le RN son retour dans les instances de l'Assemblée.
Paris (AFP) - Après onze semaines de pause, le Parlement rouvre mercredi, dans un certain brouillard en l'absence de gouvernement. Au menu de l'Assemblée durant deux jours, l'attribution des postes-clés, qui devrait voir le retour du Rassemblement national dans les instances de l'institution.
Cette bataille sera un test pour la solidité de l'alliance entre macronistes et LR, qui tentent de mettre la main à un accord de gouvernement, et de s'entendre sur la composition de l'équipe qui entourera le Premier ministre Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre.
L'Assemblée doit renouveler mercredi après-midi et jeudi matin les 21 membres du Bureau, sa plus haute instance exécutive, qui entourent la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance). Seront également remises en jeu dans l'après-midi de jeudi les présidences des commissions permanentes de l'Assemblée, dont l'emblématique commission des Finances, réservée à l'opposition depuis 2007.
Selon le règlement, les postes du Bureau peuvent être attribués proportionnellement au poids de chaque groupe, si tous s'accordent à le faire. A défaut, des votes sont organisés pour élire les trois questeurs, six vice-présidents et 12 secrétaires.
L'année dernière, le RN avait été laissé à la porte, après qu'Ensemble pour la République, le groupe de Gabriel Attal, eut émis une consigne "ni RN ni LFI", et noué un accord avec le groupe Droite républicaine de Laurent Wauquiez, dont les uns et les autres étaient sortis gagnants.
Profitant de la démobilisation d'une partie des députés du camp adverse, lors de votes nocturnes, la gauche avait obtenu la majorité dans cette instance qui décide notamment des sanctions les plus sévères contre les députés, ou de la recevabilité de certains textes.
Cette année encore, toujours pas d'accord entre les groupes, la gauche refusant toujours l'entrée du RN au Bureau. Des votes auront donc lieu dans l'hémicycle, mais Yaël Braun-Pivet a convaincu le RN et la coalition gouvernementale de forcer la répartition proportionnelle avec leurs voix conjuguées. Le RN devrait donc revenir aux affaires, et la gauche perdre sa majorité.
Chaque bloc devrait obtenir deux vice-présidences : Sébastien Chenu et Hélène Laporte, qui ont occupé le poste de 2022 à 2024, devraient à nouveau être candidats pour le RN. Au socle commun, Roland Lescure (Renaissance) devrait céder sa place à un candidat MoDem, et Naïma Moutchou (Horizons) retrouver son poste. LFI revendique de conserver ses deux vice-présidences pour Clémence Guetté et Nadège Abomangoli, ce qui aboutirait à priver l'écologiste Jérémie Iordanoff de la sienne.
Une fois en ordre de marche, l'Assemblée va pouvoir reprendre ses travaux habituels à partir du 6 octobre. Le Premier ministre devrait prononcer une déclaration de politique générale en début de semaine, selon des sources concordantes.
Il devra aussi affronter rapidement une motion de censure de La France insoumise. Le PS pourrait aussi en déposer une, en fonction de ce que lui dira le Premier ministre lors d'une rencontre prévue vendredi, présentée comme celle de la "dernière chance" par Olivier Faure.
A supposer que Sébastien Lecornu surmonte cet obstacle, peu de textes pourront être examinés en séance les deux premières semaines, en raison de la nomination tardive d'un gouvernement attendue en fin de semaine, et qui devrait faire la part belle aux sortants.
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La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, le 8 septembre 2025, à Paris - Bertrand GUAY (AFP)