Jane Goodall, l'ambassadrice des chimpanzés
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Jane Goodall, l'ambassadrice des chimpanzés.
Paris (AFP) - Ambassadrice des chimpanzés, la primatologue britannique Jane Goodall, décédée mercredi à l'âge de 91 ans, a changé le regard de l'homme sur sa place dans la nature et a inlassablement défendu la cause environnementale.
Infatigable, Jane Goodall parcourait encore la planète pour défendre la cause des chimpanzés, ces grands singes qu'elle était venue étudier en Tanzanie, il y a plus de 60 ans dans ce qui était encore le protectorat britannique du Tanganyika.
A chaque conférence, le visage dégagé, ses longs cheveux argentés attachés, elle accueillait son public avec une imitation très juste du cri du chimpanzé.
Messagère de la paix des Nations Unies depuis 2002, elle ne passait plus que quelques semaines par an dans le parc national tanzanien de Gombe, là où avait débuté sa longue carrière scientifique.
Jane Goodall est née à Londres le 3 avril 1934, deux ans après l'Américaine Dian Fossey, qui avait consacré, elle, sa vie aux gorilles des massifs congolais et rwandais.
Secrétaire de formation et naturaliste autodidacte, la jeune femme se rend pour la première fois en Afrique invitée par des amis propriétaires d'une ferme au Kenya.
En 1957, elle y rencontre le conservateur du Musée national kényan, le célèbre paléoanthropologue Louis Leakey. Il lui fait une incroyable proposition : aller observer des chimpanzés au bord du lac Tanganyika, un environnement proche de celui de nos lointains ancêtres.
Grâce à sa persévérance, Jane Goodall réussit à se faire accepter par ses discrets habitants, devenant quasiment l'une des leurs.
Les scientifiques de la vieille école sont choqués à la lecture de ses premiers rapports où elle parle de David Barbe-Grise, Flo, Mike, Mac Gregor et d'autres, au lieu d'individus identifiés par des sigles et des numéros.
Elle décrit dans le détail leur société aux rapports complexes et découvre qu'ils ne sont pas végétariens, mais omnivores.
En observant un chimpanzé utiliser une tige pour attraper des termites, elle est la première à révéler que ces grands singes savent fabriquer des outils, une capacité jusque-là considérée comme l'apanage de l'Homme.
"Il faut désormais redéfinir l'Homme, redéfinir l'outil, ou accepter le chimpanzé comme humain", lui écrit Louis Leakey, qui l'envoie à l'université de Cambridge où elle obtient un doctorat en éthologie (1965).
Grande figure de la science du XXe siècle, maintes fois distinguée, Jane Goodall devient dès les années 1970 une activiste de la nature.
Dès 1977, elle crée son institut pour gérer en Afrique des centres d'accueil de chimpanzés issus du braconnage, puis le "ChimpanZoo", programme destiné à améliorer les conditions de vie des primates captifs ou encore le "Roots and Shoots" ("Racines et pousses") en 1991, un programme de sensibilisation des jeunes à l'environnement.
Végétarienne convaincue, elle dénonce sans relâche les atteintes à la biodiversité.
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Jane Goodall avec un chimpanzé le 9 juin 2018 à Entebbe, en Ouganda - SUMY SADURNI (AFP)