"En trompe-l'oeil", "inefficace" : la Cour des comptes étrille la politique égalité femmes-hommes
"En trompe-l'oeil", "inefficace" : la Cour des comptes étrille la politique égalité femmes-hommes.
Portage politique en "trompe-l’œil", pilotage "défaillant", actions "redondantes" : la Cour des comptes étrille, dans un rapport publié cette semaine, la politique de l'Etat en faveur de l'égalité femmes-hommes qui peine, selon elle, à produire des "effets probants".
"Plus diplômées que les hommes, les femmes n’accèdent pourtant pas aux postes et aux métiers les mieux considérés et les plus rémunérateurs", relèvent les magistrats financiers dans leur rapport "les inégalités entre les femmes et les hommes, de l'école au marché du travail".
Si les femmes sont désormais majoritaires au sein des professions intermédiaires et si elles ont davantage qu’avant accès à des métiers de cadre, les inégalités "se résorbent trop lentement" notamment du fait "d’un portage politique en trompe-l’œil et d’un pilotage interministériel défaillant", peut-on lire dans ce document de 150 pages.
L'augmentation des crédits alloués est, elle aussi, en "trompe-l'oeil" et résulte d'une "volonté d'affichage", souligne la Cour. Les outils servant à mesurer les inégalités progressent, mais ils restent "insuffisants" et l’égalité entre les femmes et les hommes apparaît encore "secondaire".
Face à ce constat, les magistrats financiers appellent à "réaffirmer la responsabilité" de l’institut national de la statistique (Insee) comme "coordinateur des statistiques genrées" et à inscrire la question de l’égalité entre les femmes et les hommes au "rang de priorité" du Comité national de l’information statistique.
En matière d’égalité professionnelle, les politiques en faveur de la mixité" peinent à porter leurs fruits" et l'articulation entre la stratégie interministérielle et les plans d’actions ministériels est "insuffisante".
Dans l’enseignement scolaire et universitaire, "le foisonnement d’actions ne constitue pas une politique publique", met en garde la Cour des comptes. L’égalité entre les filles et les garçons est "partout et nulle part", or elle "nécessite un portage politique plus fort", ajoute l'institution qui préconise de renouveler la convention interministérielle dans le système éducatif 2019-2024 et d'en réunir le comité de pilotage une fois par an.
Face à la faible mixité des parcours, la Cour des comptes appelle par ailleurs à une "plus grande mobilisation" des branches professionnelles, notamment au moment des stages pour "élargir les choix d'orientation et faciliter la découverte des métiers".
Concernant les écarts de salaire persistants, le rapport estime que le ministère du Travail doit "s’impliquer davantage" pour revaloriser les métiers majoritairement exercés par des femmes.
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La Cour des comptes étrille, dans un rapport publié lundi, la politique de l'Etat en faveur de l'égalité femmes-hommes qui peine, selon elle, à produire des "effets probants"