Avec 12 ans de retard, l'EPR de Flamanville produit ses premiers électrons


Avec 12 ans de retard, l'EPR de Flamanville produit ses premiers électrons.

Paris (AFP) - L'EPR de Flamanville s'éveille enfin : après 12 ans de retard, le processus menant à la première réaction en chaîne de fission nucléaire a commencé, a annoncé dans la nuit de lundi à mardi EDF, quelques heures après avoir indiqué qu'il faudrait attendre trois mois supplémentaires pour voir son nouveau réacteur alimenter le réseau électrique.

"La phase de divergence a commencé. Cette opération va faire battre le cœur du réacteur pour la première fois", a annoncé EDF dans une vidéo publiée sur X, précisant que "la divergence initie la réaction en chaîne de fission nucléaire".

L'énergéticien avait annoncé plus tôt avoir reçu le feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour lancer la production des premiers électrons de l'EPR.

Mais le "couplage", soit les opérations de raccordement au réseau qui permettront aux foyers français de bénéficier de l'énergie du réacteur le plus puissant (1.600 MW), le 57e du parc, devra encore attendre.

"Un programme d'essais permettant d'atteindre un niveau de puissance de 25% sera mis en œuvre", palier lors duquel l'EPR "sera connecté au réseau électrique national pour la première fois et produira alors de l'électricité", une échéance "prévue d'ici la fin de l'automne 2024", a précisé le groupe dans un communiqué.

Quant à la pleine puissance, annoncée jusqu'alors d'ici la fin de l'année, il faudra compter "plusieurs mois", selon Régis Clément, directeur adjoint de la division production nucléaire du groupe français, qui n'a pas donné de nouvelle date.

Si EDF a tout de même obtenu le "go" de l'ASN pour lancer les opérations et franchir une nouvelle étape cruciale, il s'agit d'un énième déboire pour un chantier qui accuse déjà 12 ans de retard sur le calendrier initial, pour ce nouveau réacteur à eau pressurisée, le 4e de ce type installé dans le monde.

Les nombreux déboires qui ont affecté le chantier de l'EPR (fissures dans le béton de la dalle, anomalies dans l'acier de la cuve, et défauts de soudure sur les traversées de l'enceinte de confinement) ont fait exploser la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d'euros par EDF, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards.

This article was published Tuesday, 3 September, 2024 by AFP
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L'entrée du bâtiment du réacteur nucléaire de Flamanville 3, le 25 avril 2024 dans La Manche © AFP/Archives Lou BENOIST


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