Au Mucem, des dessins d'enfants en zones de guerre dressent des "ponts entre les mémoires"

Si vous ne connaissez pas un mot, surlignez-le avec votre souris et cliquez sur “Translate” pour le traduire dans la langue de votre choix.


Au Mucem, des dessins d'enfants en zones de guerre dressent des "ponts entre les mémoires".

Marseille (AFP) - "Entre le désastre et la beauté, lombre et la lumière" : l'exposition "Déflagrations" à Marseille explore, de la Seconde Guerre mondiale à l'exil des Rohingyas de Birmanie, près dun siècle de conflits internationaux à travers des dessins denfants.

En empruntant la passerelle qui mène au Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), avec une vue plongeante sur le Vieux-Port, Vanessa et Guillaume, un couple de touristes venus de Bordeaux, "ne s'attendaient pas" à une exposition aussi poignante.

Plus de 150 dessins d'enfants en zones de guerre retracent violences et crimes de masse des dernières décennies, des camps de concentration d'Auschwitz, en Pologne, aux massacres dans les villages du Darfour, dans l'ouest du Soudan.

Ces dessins ont été recueillis et sélectionnés depuis 2013 auprès de musées, d'institutions, d'ONG et de bibliothèques, en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).

Ils témoignent des différentes étapes des conflits : bombardements, pillages, assassinats, des familles contraintes à l'exil... Ces scènes d'horreur que les enfants ne peuvent raconter avec des mots, ils les dessinent.

Certains témoignent des violences au Nigeria, frappé depuis près de dix ans par les attaques du groupe jihadiste Boko Haram, ou au Rwanda, le génocide de 1994 contre la minorité tutsi a causé la mort de plus de 800.000 personnes.

Ces enfants sont "victimes, mais aussi témoins", explique à l'AFP Zérane S. Girardeau, commissaire de l'exposition. Un crayon à la main, ils créent "des œuvres de mémoire".

"Très souvent, les moments de l'exécution ou des pillages, des assassinats ne sont pas photographiés, ni filmés", remarque-t-elle. Ces dessins pallient donc la notion d’"image manquante", chère à Olivier Bercault, spécialiste des conflits armés auprès de l'ONG Human Rights Watch, partenaire du projet.

"Même s'ils proviennent de différents continents, de différentes époques, ces dessins se rejoignent", estime Guillaume. "On ressent la colère et la peine de ces enfants", commente Vanessa.

Les œuvres resteront exposées à Marseille jusquà la fin du mois daoût. Zérane S. Girardeau espère aussi qu'elles puissent servir un jour "d'éléments d'informations contextuelles sur des crimes destinés à être jugés" par la Cour pénale internationale.

This article was published Saturday, 21 August, 2021 by AFP
Article complet réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement
f02775f3ed3a65986f2af3bd3d71f03bfade73a9.jpg

L'exposition "Déflagrations", au Mucem à Marseille, explore près d’un siècle de conflits internationaux à travers des dessins d’enfants © AFP/Archives Christophe SIMON


Plus d'articles