Algérie : l'ex-président Abdelaziz Bouteflika est mort
Si vous ne connaissez pas un mot, surlignez-le avec votre souris et cliquez sur “Translate” pour le traduire dans la langue de votre choix.
Algérie : l'ex-président Abdelaziz Bouteflika est mort.
Alger (AFP) - L'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, chassé du pouvoir en 2019 après des manifestations massives contre sa volonté de briguer un nouveau mandat, est décédé vendredi à l'âge de 84 ans.
Depuis sa chute spectaculaire en avril 2019 sous la pression de l'armée et de la rue, celui que les Algériens appelaient familièrement "Boutef" était resté retranché dans la solitude dans sa résidence médicalisée de Zeralda, à l'ouest d'Alger, alors que ses proches étaient poursuivis en justice pour des accusations de corruption.
Omniprésent dans la vie politique algérienne durant des décennies, mais devenu quasi-invisible depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013, Bouteflika n'avait donné aucun signe de vie depuis que le mouvement de contestation populaire du "Hirak" et l'armée l'avaient contraint à la démission.
Ce jour-là, il était apparu pour la dernière fois à la télévision pour annoncer qu'il jetait l'éponge. Le Hirak s'est toutefois poursuivi malgré l'éviction de Bouteflika et de son clan, puis l'élection en 2019 de son successeur Abdelmadjid Tebboune.
Le quatrième mandat de Bouteflika s'était déroulé sur fond de dégringolade des prix du pétrole pour une économie très dépendante des hydrocarbures.
Depuis son AVC, qui l'a rendu aphasique et l'a cloué sur un fauteuil roulant, Bouteflika faisait constamment l'objet de rumeurs sur sa santé et sur sa mort. Mais, à chaque fois, il réapparaissant en public pour les démentir.
Sa candidature à un cinquième mandat successif avait été perçue comme l'humiliation de trop par des millions d'Algériens, qui sont descendus dans la rue dans les grandes villes du pays à partir du 22 février 2019.
Elu pour la première fois en 1999, constamment réélu au premier tour avec plus de 80% des voix en 2004, 2009 et 2014, ce cinquième mandat semblait acquis aux yeux du régime.
Mais six semaines de mobilisation massive du Hirak -- du jamais vu en Algérie -- avaient poussé le patron de l'armée à l'époque, le général Ahmed Gaid Salah, un de ses fidèles, à obtenir sa démission.
Bouteflika est considéré comme l'artisan de la réconciliation nationale qui a permis de rétablir la paix en Algérie, plongée dans la guerre civile depuis 1992 contre une guérilla islamiste qui a fait quelque 200.000 morts en dix ans selon le bilan officiel.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika à Alger, le 23 novembre 2017 © AFP/Archives RYAD KRAMDI