Travaux herculéens à Nîmes dans l'un des quartiers les plus pauvres de France


Travaux herculéens à Nîmes dans l'un des quartiers les plus pauvres de France.

Nîmes (AFP) - La puissante pince hydraulique arrache un pan de mur, qui s'effondre 20 mètres plus bas. Après une décennie d'attente, de gigantesques travaux ont enfin débuté dans le quartier nîmois de Pissevin, l'un des symboles des maux et dysfonctionnements des banlieues françaises.

Des 17 étages de la tour Pollux, la moitié a déjà été grignotée par les pelleteuses, dans le bas de ce quartier de 16.000 habitants construit à la fin des années 1960 dans l'ouest de Nîmes pour accueillir, dans l'urgence, des populations issues de l'exode rural, des rapatriés d'Afrique du Nord puis des travailleurs immigrés.

Sur des collines de garrigue, quelque 7.500 logements furent bâtis dans des immeubles de six à 20 étages ou longs d'un kilomètre, de grands ensembles qui surgirent à l'époque dans plusieurs pays européens.

Mais nombre de ces vastes copropriétés, loin du centre, sont désormais très dégradées et concentrent des familles de catégories socioprofessionnelles défavorisées.

Aujourd'hui, la moitié des habitants de Pissevin a moins de 25 ans et 70% vivent sous le seuil de pauvreté, avec un fort sentiment d'abandon.

"Ces grands ensembles ont été la mode à une époque, aujourd'hui c'est totalement révolu. Et comme dans la plupart des quartiers populaires de France, il y a un trafic de drogue important qui s'est mis en place", explique à l'AFP l'adjoint au maire de Nîmes chargé de la rénovation urbaine, Olivier Bonné.

Même si le tissu associatif est très dense, le quartier a surtout fait la couverture des journaux pour ses fusillades meurtrières entre bandes se disputant le marché de la drogue, qui peut rapporter quotidiennement plusieurs dizaines de milliers d'euros, selon les autorités.

Près de 270 millions d'euros d'argent public (Etat, collectivités locales et bailleurs sociaux) vont être consacrés au cours des trois prochaines années à la "transformation du quartier, avec la démolition ou la réhabilitation de logements dégradés, la construction de nouveaux logements et commerces, ainsi que la réalisation d'espaces et d'équipements publics de qualité", ont indiqué la préfecture du Gard, la ville et la métropole de Nîmes.

Ils seront complétés par la mise en place d'un "plan de sauvegarde pour les copropriétés Wagner" (30 millions d'euros de subvention de l'Etat) et d'une "Opération de requalification des copropriétés dégradées d'intérêt national (Orcod-In)", la seule lancée hors Ile-de-France pour un montant évalué à 180 millions d'euros sur 15 ans.

This article was published Tuesday, 13 August, 2024 by AFP
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Un immeuble d'habitation en cours de démolition dans le quartier de Pissevin, à Nîmes, le 6 août 2024 dans le Gard © AFP CLEMENT MAHOUDEAU


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