Six mois après Chido, la végétation repousse fragilement à Mayotte

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Six mois après Chido, la végétation repousse fragilement à Mayotte.

Ouangani (AFP) - Les ylangs-ylangs embaument à nouveau la parcelle agroforestière d'Hassani Soulaïmana, à Mayotte. "C'était inespéré", souffle cet exploitant, six mois après le passage du cyclone Chido qui a dévasté son terrain à Ouangani, dans le centre de ce territoire ultramarin de l'océan Indien.

La parcelle a retrouvé des couleurs, d'autant plus éclatantes que l'ombre créée par la forêt environnante n'est plus qu’un lointain souvenir. 

Ylang-ylangs, bananes, curcuma, basilic, bambous, fleurs… "Revoir les plantes qui donnent, les graines qui repoussent, c'est extraordinaire", se réjouit celui qui avait découvert au même endroit un cimetière d'arbres centenaires en décembre dernier, quelques heures après le cyclone qui a fait 40 morts dans l'archipel.

Comme sur la parcelle d'Hassani, le vert a de nouveau sa place dans le paysage, même si les forêts restent pour la plupart clairsemées. "C'est sûr que depuis maintenant plusieurs mois, Mayotte a reverdi", constate Michel Charpentier, président de l’association environnementale Les Naturalistes. 

La saison des pluies et la lumière laissée par les arbres tombés ont aidé. Mais le responsable associatif reste prudent : "On ne pourra vraiment dresser un bilan qu'à la fin de la saison sèche". Certaines plantes risquent de ne pas survivre à cette période qui dure d’avril à octobre.

Les plantes endémiques ayant commencé à repousser sont confrontées à un autre danger. "Les espèces exotiques envahissantes (EEE) repartent bien", s’inquiète Jérémy Amiot, responsable de l'antenne mahoraise du Conservatoire du littoral (CDL). 

Michel Charpentier constate également que les EEE "ont déjà commencé à recouvrir une partie des zones déboisées, en particulier des lianes". Ces espèces non endémiques poussent plus rapidement et privent les espèces locales des éléments nécessaires à leur croissance.

Sur les 2.800 hectares de forêt appartenant au CDL, certaines zones sont la cible d'opérations d’arrachage pour freiner ce phénomène, comme les abords du lac Karihani.

Concernant les replantations, elles sont envisagées dans certaines zones où la résilience de la nature ne suffira pas. Selon Jérémy Amiot, il va falloir attendre novembre 2026 pour commencer ces opérations, le temps que la phase d’étude soit terminée. D’autant plus que "les pépiniéristes ont tous perdu leurs plants".

Pour l’heure, il faut essentiellement protéger ce qui reste. "J’ai vu des forêts transformées en champ de manioc", confie Émilien Dautrey. Le déboisement engendré par Chido a en effet laissé place à des cultures illégales. 

Mais les moyens manquent sur le terrain pour lutter contre ce type d’occupation, selon Michel Charpentier qui regrette que la protection de l’environnement ne soit pas incluse dans le projet de loi pour la refondation de Mayotte. 

This article was published Tuesday, 17 June, 2025 by AFP
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Des femmes passent dans une forêt dévastée par le cyclone Chido pour ramener de l'eau au village de Bouyouni, à Mayotte, le 19 décembre 2024 - DIMITAR DILKOFF (AFP)

Des femmes passent dans une forêt dévastée par le cyclone Chido pour ramener de l'eau au village de Bouyouni, à Mayotte, le 19 décembre 2024 - DIMITAR DILKOFF (AFP)


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