Présidentielle : les agriculteurs très convoités
Si vous ne connaissez pas un mot, surlignez-le avec votre souris et cliquez sur “Translate” pour le traduire dans la langue de votre choix.
Présidentielle : les agriculteurs très convoités.
Paris (AFP) - Ils ne forment plus qu'1,5% de la population active en France mais constituent un électorat clé : les candidats à la présidentielle ont multiplié mercredi les marques d'empathie envers les agriculteurs, à un moment où la question de la souveraineté alimentaire revient en force avec la guerre en Ukraine.
Pour le "grand oral" devant 1.500 agriculteurs sous les auspices du principal syndicat agricole, la FNSEA, six candidats sur 12, dont Valérie Pécresse (LR), Marine Le Pen (RN), Eric Zemmour (Reconquête) ou le communiste Fabien Roussel, avaient fait le déplacement à Besançon.
D'autres, notamment à gauche comme Jean-Luc Mélenchon (LFI), Anne Hidalgo (PS) ou Yannick Jadot (EELV), ont fait l'impasse, se faisant fortement huer quand le speaker a annoncé qu'ils avaient décliné l'invitation.
Emmanuel Macron, pris mercredi par un Conseil de défense suivi d'un Conseil des ministres, avant un nouveau déplacement de campagne jeudi en Charente-Maritime, s'est adressé à cette réunion par visioconférence dans un message enregistré mardi à son QG de campagne.
"Mener les transitions (écologiques) est nécessaire mais ça ne doit pas nous faire perdre de vue notre mission nourricière", a déclaré Emmanuel Macron, qui est favori des agriculteurs pour le premier tour, plaidant pour une "réconciliation" entre agriculture et écologie.
Pour sa part, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen, en deuxième place dans les sondages d'intentions de vote derrière M. Macron, a défendu la "souveraineté" du pays et s'est montrée à l'offensive contre les "billevesées des écolos" ou encore la Commission européenne et l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) "qui entravent toute réaction efficace à la crise en cours".
Mme Pécresse a de son côté promis qu'il n’y aurait pas de "décroissance agricole" car "nous avons besoin d’une agriculture productive".
Son rival Eric Zemmour, avec qui elle est au coude-à-coude dans les sondages, a insisté sur le mode de vie "malmené" des agriculteurs par "l'arrogance parisienne et l'idéologie européenne".
Jouant de l'absence de ses rivaux à gauche, le communiste Fabien Roussel a été copieusement applaudi par un auditoire traditionnellement plutôt à droite.
Quant à l'iconoclaste Jean Lassalle, il était en terrain conquis : "les agriculteurs ne sont pas les ennemis, ce ne sont pas eux qui polluent, et au moins ils ne mentent pas comme nous les politiques", a-t-il dit.
L'écart se resserre dans les sondages entre Emmanuel Macron, autour de 28% des intentions de vote au premier tour, et ses poursuivants immédiats.
Et les électeurs indécis ou tentés par l'abstention sont particulièrement courtisés. Marine Le Pen et Eric Zemmour ont appelé à aller voter le 10 avril, dans des vidéos publiées sur leurs réseaux sociaux.
La candidate du RN, qui avait échoué aux régionales de juin en raison notamment de l'abstention des classes populaires et des jeunes, au cœur de son électorat, a appelé à reprendre "le contrôle sur ceux qui nous gouvernent". "La reconquête ne se fera pas sans vous", a affirmé son concurrent d'extrême droite.
Le débat d'entre-deux-tours entre les deux finalistes a été fixé au 20 avril à 21H00.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement

Le président Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, en visioconférence, lors d'un congrès de la FNSEA, le 30 mars 2022 à Besançon © AFP SEBASTIEN BOZON