Pauvreté : le gouvernement présente son nouveau plan, maintes fois reporté
Pauvreté : le gouvernement présente son nouveau plan, maintes fois reporté.
Paris (AFP) - Après huit mois de reports successifs, le gouvernement dévoile lundi sa nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté, un plan particulièrement attendu dans un contexte de forte inflation mais dont les associations redoutent le manque d'ambition.
Les grands axes de ce "Pacte des solidarités" sont déjà connus: prévention de la pauvreté dès l'enfance, retour à l'emploi, lutte contre la grande exclusion et mesures pour que la transition écologique ne pèse pas trop sur les plus démunis.
D'autres volets sont également prévus pour lutter contre la stigmatisation des plus pauvres, adapter les politiques publiques à certains territoires ruraux ou aux outremers, ou simplifier les relations avec les associations.
Echaudées par les différents reports d'un plan qui devait initialement être présenté en janvier dernier, les associations se montrent prudentes quant à son contenu, certains acteurs redoutant un catalogue de mesures déjà connues.
"Il faut que le gouvernement montre qu'il prend la mesure de ce qu'il se passe sur le plan de la pauvreté et de la précarité", déclare le président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), Pascal Brice.
"C'est déterminant, ce 18 septembre. On en attend beaucoup, même si on n'a pas pour l'instant de signaux qui montrent une ambition énorme", abonde le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert.
Parmi les mesures déjà annoncées et qui pourraient figurer dans le pacte, la création d'un "pass colo" pour les enfants de CM2, l'ouverture des collèges en Rep et Rep+ de 8H00 à 18H00 - y compris pour les élèves ayant fini leurs cours ou en attente de les commencer - pour "lutter contre l'inégalité scolaire", ou encore la création de 200.000 places de crèches d'ici à 2030.
- Mesures "insuffisantes" -
Les "territoires zéro non recours", visant à détecter les usagers qui ne demandent pas de prestations sociales alors qu'ils y ont droit, pourraient également faire partie du pacte, tout comme le second plan quinquennal "Logement d'abord", dont l'objectif est d'accompagner vers le logement des personnes sans domicile.
Des mesures qui vont "dans le bon sens" mais jugées "largement insuffisantes" par les associations de lutte contre la précarité, qui réclament notamment une revalorisation des minimas sociaux, une hausse des aides au logement (APL), la fin des fermetures des places en hébergement d'urgence ou encore la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les secteurs en tension.
La pauvreté touche quelque 9,2 millions de personnes, soit près de 15% de la population française selon l'Insee -- le seuil de pauvreté est fixé à 60% du niveau de vie médian de la population. Plus d'une personne sur 10 rogne sur le chauffage, l'alimentation, divers produits et services.
Dans ce contexte, marqué également par une forte inflation, les demandes affluent auprès des distributeurs d'aide alimentaire, conduisant des associations au bord de la rupture, comme les Restos du Cœur qui ont poussé un cri d'alarme début septembre.
Lancé en 2018 et doté de 8 milliards d'euros sur quatre ans, le précédent plan de lutte contre la pauvreté contenait plusieurs mesures dont des "bonus mixité" pour les crèches accueillant davantage d'enfants défavorisés dans les quartiers sensibles, des petits-déjeuners gratuits à l'école en zone prioritaire ou encore la création d'un "revenu universel d'activité", qui n'a jamais vu le jour.
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Des bénévoles des Restos du Cœur lors d'une distribution à des étudiants, au stade Vélodrome de Marseille, dans le sud de la France, le 26 mars 2021 © AFP/Archives Nicolas TUCAT