Antisémitisme: une marche du "sursaut" et de la discorde politique
Antisémitisme: une marche du "sursaut" et de la discorde politique.
Paris (AFP) - Malgré une banderole unique, les politiques manifesteront divisés dimanche contre l'antisémitisme lors d'une "grande marche civique", où se rendra Elisabeth Borne mais pas la France insoumise, tandis que la participation du Rassemblement national est contestée par la gauche et la majorité macroniste.
"Pour la République, contre l'antisémitisme" pourra-t-on lire sur la banderole de tête, que porteront les présidents de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher, leurs initiateurs.
Mais les deux responsables ont précisé sur TF1 qu'ils "ne défileraient pas à côté" du Rassemblement national, dont la présence annoncée suscite un malaise à gauche et au sein de la majorité.
M. Larcher a appelé à un "sursaut autour des valeurs de la République" face à la recrudescence des actes antisémites en France - plus de 1.000 en un mois, un record - tandis que Mme Braun-Pivet a souhaité ne "pas salir le message" de cette marche "avec des polémiques stériles".
Le défilé entre l'Assemblée nationale et le Sénat a été, dès son annonce, boycottée par Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise, pour qui "les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous" dimanche, "sous prétexte d'antisémitisme".
Marine Le Pen cheffe de file des députés RN a promis elle d'y participer, en appelant "l'ensemble de (ses) adhérents et de (ses) électeurs" à s'y joindre, et en se disant prête à défiler "en queue de cortège" puisque sa présence dérange.
Emmanuel Macron n'a pas dit s'il y participerait mais il a mis en garde ceux qui confondent "le rejet des musulmans et le soutien des juifs", dans une allusion claire à l'extrême droite, et ceux qui "préfèrent rester ambigus sur la question de l'antisémitisme par souci de flatter de nouveaux communautarismes", référence cette fois à LFI.
La Première ministre Elisabeth Borne, dont le père de confession juive a été déporté, sera présente à la manifestation, ainsi que plusieurs membres du gouvernement.
A gauche, le malaise domine. Les partis socialiste, communiste et écologiste participeront à la marche mais ils souhaitent mettre en place "un cordon républicain" dans la manifestation pour ne pas se mêler à l'extrême droite.
L'Eglise catholique sera elle représentée mais elle n'a pas donné de consigne aux fidèles, laissant "chaque citoyen (...) se déterminer", selon le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort.
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