L'Ukraine visée par de nouvelles frappes mortelles au lendemain d'une attaque russe "massive"


L'Ukraine visée par de nouvelles frappes mortelles au lendemain d'une attaque russe "massive".

Kiev (Ukraine) (AFP) - Au moins trois personnes ont trouvé la mort dans la nuit de lundi à mardi en Ukraine dans de nouvelles frappes russes, au lendemain d'une des attaques les plus "massives" depuis le début du conflit.

Deux personnes ont été tuées dans le district de Kryvyï Rig (centre de l'Ukraine), a annoncé sur Telegram le responsable local Evgen Sytnytchenko, dans ce que les autorités ont décrit comme une "attaque". Un homme est également mort dans une frappe de drone Shahed dans la région de Zaporijjia, a indiqué le gouverneur local, Ivan Fedorov.

Des alertes aériennes sont en vigueur dans l'ensemble du pays à l'exception de la région d'Odessa (sud) et de la ville de Kiev.

"L'armée de l'air ukrainienne confirme le décollage de plusieurs (bombardiers russes) Tu-95ms (...) Les missiles pourraient entrer dans l'espace aérien ukrainien dans environ deux heures", a indiqué l'armée de l'air ukrainienne vers 04H00 locales (01H00 GMT) sur le réseau social Telegram. Des attaques de drones ont également été rapportées.

Lundi, des frappes "massives" de missiles et drones russes avaient déjà visé les infrastructures énergétiques de l'Ukraine lundi, faisant au moins quatre morts et obligeant les autorités à imposer des coupures de courant.

Quinze régions avaient été ciblées par la campagne de bombardements qui selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky a employé "au moins 127 missiles et 109 drones", en faisant "l'une des plus importantes attaques russes" selon lui.

L'Ukraine a abattu 201 des 236 engins aériens lancés par la Russie, a indiqué Mykola Olestchouk, commandant des forces aériennes ukrainiennes, dénonçant "la plus grosse attaque de missiles" depuis le début de la guerre.

"Il y a beaucoup de dégâts dans le secteur de l'énergie", a dit M. Zelensky dans une allocution sur Telegram, précisant que des réparations étaient en cours.

Le distributeur ukrainien d'énergie Ukrenergo a procédé à des coupures d'électricité d'urgence pour stabiliser le réseau, immobilisant brièvement le trafic ferroviaire.

Le ministère russe de la Défense a indiqué avoir mené une "frappe massive" contre des aérodromes militaires et des sites énergétiques.

Washington a dénoncé des frappes "scandaleuses", tandis que Londres les a jugées "lâches".

Le ministère allemand des Affaires étrangères a accusé la Russie de "tenter de détruire l'approvisionnement" en électricité de l'Ukraine.

Le Premier ministre indien Narendra Modi, en déplacement la semaine dernière en Ukraine, a échangé lundi avec Joe Biden et répété sa volonté de "paix et de stabilité", selon la diplomatie indienne. Le président américain a, lui, salué "le message de paix et le soutien humanitaire constant à l'Ukraine" livré par M. Modi, d'après la Maison Blanche.

Volodymyr Zelensky a appelé les Occidentaux à autoriser son pays à utiliser leurs armes à longue portée contre la Russie, ce qu'ils refusent pour l'heure.

L'offensive surprise lancée par Kiev dans la région russe de Koursk, début août, vise à "compenser" ce manque de portée, a-t-il dit.

Certains des missiles lancés de Russie lundi l'ont été depuis les espaces aériens de Koursk, Belgorod et d'autres régions russes frontalières, ainsi que la Crimée, annexée par la Russie en 2014, a ajouté le président.

- "On s'y habitue" -

A Kiev, des habitants se sont réfugiés dans les stations de métro souterraines, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Personne ne pensait que la Russie, qui était autrefois notre sœur, nous causerait tant de chagrin", explique Svetlana Kravtchenko, 51 ans, rencontrée dans une station du centre-ville.

Après deux ans et demi de guerre, les alarmes anti-aériennes retentissent fréquemment sur le territoire ukrainien.

La dernière attaque meurtrière sur la capitale date du 8 juillet, où un missile russe avait touché un centre pédiatrique, faisant une quarantaine de morts.

Depuis le début de son invasion de l'Ukraine en février 2022, la Russie bombarde régulièrement les infrastructures énergétiques de son voisin, y forçant les autorités à rationner l'électricité, en particulier durant les pics de chaleur.

"L'ennemi terrorise à nouveau l'ensemble de l'Ukraine avec ses missiles", a déclaré le ministre de l'Energie, Guerman Galouchtchenko.

Selon les autorités ukrainiennes, les bombardements aériens du début de journée ont fait au moins quatre morts et une vingtaine de blessés à travers le pays.

- "Détérioration" des conditions de sécurité -

Parallèlement, l'armée russe continue son avancée dans l'Est face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses.

Dans la région orientale de Donetsk, les autorités ont décidé d'élargir les évacuations aux alentours de Kostiantynivka, située à une quinzaine de kilomètres de la ligne de front, en raison de la "détérioration des conditions de sécurité".

Le secteur de la ville de Pokrovsk, important nœud logistique de cette région, est "le plus difficile" et concentre la majorité des attaques russes, a déclaré lundi Volodymyr Zelensky.

Un incendie dans une raffinerie de pétrole à Omsk, en Sibérie, a tué lundi une personne et en a blessé six autres, a déclaré sur Telegram le gouverneur régional Vitali Khotsenko. La cause de ce feu n'a pas été communiquée par les autorités.

Des médias russes ont rapporté que de fortes explosions avaient été entendues près de la raffinerie, opérée par le géant russe Gazprom.

L'Ukraine mène régulièrement des attaques de drones contre des infrastructures pétrolières ou gazières en Russie, parfois très loin de sa frontière. La raffinerie d'Omsk est située à environ 2.300 km de son territoire.

This article was published Tuesday, 27 August, 2024 by AFP
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Photo diffusée par les services d'urgence ukrainiens, le 26 août 2024, montrant des pompiers luttant contre un incendie après une frappe de missile dans la région d'Odessa © Services d'urgence ukrainiens/AFP Handout


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