L'UE valide la candidature de l'Ukraine, à la peine face à la poussée russe

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L'UE valide la candidature de l'Ukraine, à la peine face à la poussée russe.

Bruxelles (AFP) - L'Union européenne, réunie en sommet à Bruxelles, a entériné jeudi la candidature de l'Ukraine, une étape hautement symbolique près de quatre mois après l'invasion lancée par l'armée russe, qui continue de progresser dans l'est de ce pays à coups de bombardements destructeurs.

La journée d'"aujourd'hui marque une étape cruciale sur votre chemin vers l'UE", "nous avons un avenir ensemble" a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel sur Twitter, en félicitant le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ce dernier, dans son allocution en visioconférence devant les représentants des Vingt-Sept, s'est félicité d'une "victoire" politique, que son peuple attendait selon lui depuis l'indépendance de la république soviétique d'Ukraine en 1991.

"Les drapeaux ukrainien et européen flotteront ensemble quand nous reconstruirons ensemble notre pays après cette guerre", a-t-il encore insisté jeudi soir dans son adresse vidéo quotidienne à ses compatriotes.

Mais si Volodymyr Zelensky prédisait encore une victoire "à coup sûr" face à l'armée russe, Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, a lâché le mot de "retraite" concernant Severodonetsk, une ville clef du Donbass.

"Sous le feu de bombardements incessants, nous avons subi trop de dommages et une retraite va peut-être être nécessaire", a mis en garde dans la nuit de jeudi à vendredi ce responsable dont les points quotidiens sur la situation dans le Donbass sont une référence.

"Il reste 568 civils dans des abris à Azot", la zone industrielle de Severodonetsk, seul secteur de la ville restant encore aux mains des troupes ukrainiennes, a précisé M. Gaïdaï.

Bombardée par les Russes depuis des semaines, Severodonetsk est une étape cruciale dans leur plan de conquête de l'intégralité de ce bassin industriel de l'est de l'Ukraine déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014.

La résistance ukrainienne à Lyssytchansk et Severodonetsk est "futile", avait balayé un peu plus tôt jeudi un représentant des séparatistes prorusses.

Signe des difficultés de l'Ukraine sur le théâtre des opérations, le gouverneur de la région de Donetsk, plus au sud, Pavlo Kyrylenko, a affirmé jeudi à l'AFP que plus "aucune ville" de la zone placée sous son administration n'était "sûre" pour ses habitants, les combats y étant trop violents.

Des alertes anti-aériennes ont résonné dans la nuit de jeudi à vendredi dans plusieurs grandes villes ukrainiennes, de Donetsk à Odessa.

L'octroi du statut de candidat à l'UE à l'Ukraine et la Moldavie est un "signal très fort vis-à-vis de la Russie", a estimé le président français Emmanuel Macron, y voyant "un geste politique" de "l'Europe forte et unie". "Nous avons avancé à pas de géant", et "tout cela, nous le devons au peuple ukrainien qui se bat pour défendre nos valeurs, leur souveraineté, leur intégrité territoriale".

Plus tôt, le président russe Vladimir Poutine avait profité d'un sommet virtuel des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) organisé le même jour que celui de Bruxelles, pour dénoncer les "actions égoïstes" des pays occidentaux et appeler à un leadership des Brics pour "créer un système réellement multipolaire", un leitmotiv de la rhétorique du Kremlin.

Bloqués depuis des années dans l'antichambre de l'UE, les pays des Balkans occidentaux déjà candidats à l'adhésion n'ont de leur côté pas caché leur amertume face à la longueur des procédures.

"C'est une bonne chose de donner le statut" de candidat à Kiev, a dit le Premier ministre albanais Edi Rama avant une réunion à Bruxelles avec les dirigeants européens. Mais il a conseillé aux Ukrainiens de ne "pas se faire d'illusions" sur une adhésion rapide par la suite.

Plusieurs représentants des Etats membres ont averti que les Ukrainiens ne devaient "pas se faire d'illusions" sur une adhésion rapide. M. Macron avait ainsi estimé en mai qu'une adhésion de Kiev prendrait "des décennies".

This article was published Friday, 24 June, 2022 by AFP
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Des manifestants favorables à l'accession de l'Ukraine au statut de candidat à l'UE réunis à Bruxelles le 23 juin 2022 © AFP Kenzo TRIBOUILLARD


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