Les enseignants en grève pour lancer "un avertissement" à leur ministre


Les enseignants en grève pour lancer "un avertissement" à leur ministre.

Paris (AFP) - "Exaspérés", les enseignants sont appelés à la grève et à manifester partout en France jeudi pour "lancer un avertissement" au gouvernement sur les conditions de travail, les salaires et l'école publique, une "colère" attisée par les déclarations de leur ministre Amélie Oudéa-Castéra.

Cet appel à la grève à destination des enseignants et de l'ensemble des personnels de l'éducation a été lancé en décembre, avant l'arrivée d'Amélie Oudéa-Castéra rue de Grenelle pour succéder à Gabriel Attal, nommé à Matignon.

A Paris, une manifestation partira à 14H00 du Luxembourg en direction du ministère de l'Education nationale, à l'appel des principaux syndicats enseignants (FSU, CGT, FO, SUD-Education, UNSA-Education, SGEN-CFDT). D'autres sont annoncées dans de nombreuses villes, parfois dès le matin comme à Marseille, Rennes ou Nantes.

Dans l'entourage d'Amélie Oudéa-Castéra, on estime que "le mouvement de grève devrait être relativement suivi".

Dans le primaire (écoles maternelles et élémentaires), la FSU-SNUipp, principal syndicat du premier degré, table sur "une moyenne de 40% de grévistes sur le territoire". L'organisation prévoit "65% de grévistes à Paris, plus de 50% dans le Val-de-Marne, la Drôme, l'Ardèche ou encore dans les Pyrénées-Atlantiques" et "des centaines d'écoles fermées".

Cette mobilisation sera "un avertissement lancé au gouvernement", qui "reste sourd" face aux alertes "sur le quotidien, la souffrance au travail ainsi que sur le manque de reconnaissance notamment salariale", souligne le syndicat, pour qui "la situation s'est aggravée avec la nomination d'une ministre à temps partiel qui s'est discréditée".

Promue il y a trois semaines à la tête d'un super-ministère, dans lequel l'Education et la Jeunesse s'ajoutent aux Sports et aux Jeux olympiques dont elle avait déjà la charge, "AOC" a cristallisé le mécontentement du monde enseignant.

"On a eu un retour de congés de fin d'année sous forme de douche froide", résume Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE-Unsa. "On a changé à nouveau le pilote", avec le départ de Gabriel Attal, resté moins de six mois à l'Education, "et puis s'est rajoutée à cette déstabilisation la nomination d'une ministre qui a eu un début catastrophique", poursuit-elle.

Les déclarations polémiques de la ministre dès sa prise de fonction, qui a justifié l'inscription de ses enfants à l'établissement privé élitiste Stanislas par "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" dans le public, affirmations démenties ensuite par l'ex-enseignante de son fils en maternelle, ne sont toujours pas passées.

This article was published Thursday, 1 February, 2024 by AFP
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Des chaises sont disposées sur les tables d'une salle de classe vide, le 30 avril 2020 à Paris © AFP/Archives STEPHANE DE SAKUTIN


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