Les droits des femmes ? Le climat ? Suspense avant le Nobel de la paix
Les droits des femmes ? Le climat ? Suspense avant le Nobel de la paix.
Oslo (AFP) - Les droits des femmes ou la lutte climatique ? La justice internationale qui enquête sur les crimes de guerre ? Une toute autre cause ? Les jeux sont grand ouverts avant l'annonce du prix Nobel de la paix vendredi.
Le nom du ou des - trois au maximum - sera révélé à 11H00 (09H00 GMT) dans les murs de l'Institut Nobel.
Comme chaque année, les spéculations vont bon train mais l'état de la planète, marqué par la poursuite de la guerre en Ukraine, les tensions entre les Etats-Unis et la Chine ou encore les coups d'Etat en Afrique, les rend plus que jamais compliquées.
Autre difficulté : des candidatures, on ne connait que le nombre - 351 cette année, soit 259 individus et 92 organisations -, pas le nom, gardé sous scellés pendant 50 ans.
Après le soulèvement "Femme, Vie, Liberté" dans les mois qui ont suivi la mort d'une jeune femme arrêtée à Téhéran pour n'avoir pas porté son voile correctement, certains verraient bien le Nobel aller à des Iraniennes luttant pour la cause féminine.
"Donnez le prix Nobel de la paix aux femmes iraniennes", plaidait un éditorialiste du journal populaire norvégien VG, Per Olav Ødegård, cette semaine.
"Une grande partie de la population mondiale est privée des droits qui sont les fondements de la paix et de la liberté. Les Iraniennes montrent qu'elles sont prêtes à se battre pour les leurs, même si le prix est élevé", soulignait-il.
Pour les experts, la récompense pourrait être attribuée à la militante Narges Mohammadi, emprisonnée en Iran, peut-être avec l'Afghane Mahbouba Seraj, qui lutte pour la même cause dans un pays où les talibans ont repris le pouvoir et drastiquement limité les droits des femmes.
Le nom de l'Irano-américaine Masih Alinejad, initiatrice du mouvement "My Stealthy Freedom" contre le port obligatoire du hijab, est également évoqué.
Sur fond de guerre en Ukraine, le Nobel avait couronné l'an dernier un trio hautement symbolique de champions des droits: l'ONG russe Memorial --officiellement dissoute en Russie--, le Centre ukrainien pour les libertés civiles (CCL) et le militant bélarusse emprisonné Ales Beliatski.
- Surprise dans le chapeau ? -
Cette année, les sites de pari en ligne ont fait du président ukrainien Volodymyr Zelensky leur grand favori mais les experts jugent improbable qu'un Nobel soit décerné au dirigeant d'un pays en guerre.
Il y a de fortes chances, disent-ils, que le comité Nobel ait cette fois-ci choisi de se tourner vers une autre aire géographique.
A quelques semaines de la COP28, face à des voyants climatiques dans le rouge, il pourrait, disent certains, revenir à un mouvement comme Fridays for Future initié par Greta Thunberg, conjointement avec un militant des droits indigènes tel le cacique brésilien Raoni.
Les noms de la Philippine Victoria Tauli-Corpuz, de l'Equatorien Juan Carlos Jintiach ou encore de l'Ougandaise Vanessa Nakate circulent également à Oslo.
En cette année où l'on va célébrer le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, le prix pourrait par ailleurs aller à une institution comme la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg.
Parmi les autres Nobélisables présumés : l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR), le chef de l'Onu Antonio Guterres, et des tribunaux tels que la Cour internationale de justice (CIJ) ou la Cour pénale internationale (CPI), choix susceptible de soulever la question des crimes de guerre en Ukraine.
Le comité Nobel peut aussi sortir une surprise de son chapeau comme il en est coutumier.
Des milliers de personnes à travers le monde (parlementaires et ministres de tous les pays, anciens lauréats, certains professeurs d'université...) sont habilitées à proposer une candidature avant la date-limite du 31 janvier.
Les cinq membres du comité Nobel peuvent également le faire lors de leur première réunion en début d'année.
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Une plaque d'Alfred Nobel est visible sur le podium lors d'une cérémonie d'hommage aux lauréats du prix Nobel 2021 à l'hôtel de ville de Stockholm, en Suède, le 10 décembre 2021 © AFP/Archives Jonathan NACKSTRAND