Le film "Woman King", crucial pour l'avenir des femmes noires au cinéma, selon Viola Davis

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Le film "Woman King", crucial pour l'avenir des femmes noires au cinéma, selon Viola Davis.

Toronto (Canada) (AFP) - A quelques jours de la sortie du long-métrage "The Woman King", sa tête d'affiche Viola Davis y voit un baptême du feu pour l'avenir des films à gros budget hollywoodiens réalisés par des femmes noires.

Dans un entretien avec l'AFP mercredi, l'actrice oscarisée a dit ressentir une pression considérable, estimant que cette oeuvre sera jugée différemment des films avec des réalisateurs et acteurs blancs.

"Avant tout, le film doit rapporter de l'argent. Et je suis divisée vis-à-vis de cela (...) S'il ne rapporte pas d'argent, ça veut dire quoi ? Que des femmes noires, des femmes à la peau foncée ne peuvent pas être en tête du box-office mondial ?", a lancé la star de la série "Murder".

"Après, ils auront des statistiques, disant que Woman King a fait ça, ça ou ça. Et c'est ce qui me pose problème", a confié Viola Davis.

"Parce que c'est tout simplement faux. On ne fait pas ça avec des films blancs. Quand un film échoue, vous en faites un autre, et encore un autre", a-t-elle ajouté.

Le film Sony "The Woman King", qui dépeint la vie réelle des guerrières du royaume du Dahomey - situé dans l'actuel Bénin - au XIXe siècle, est à bien des égards un saut dans l'inconnu pour un grand studio hollywoodien.

Viola Davis, seule Afro-américaine à avoir remporté un Oscar, un Emmy et un Tony Award, a passé six ans à essayer de convaincre des studios et des producteurs réticents de miser sur le projet.

Finalement, le film au budget de 100 millions de dollars compte une réalisatrice afro-américaine, Gina Prince-Bythewood, et un casting majoritairement noir et féminin.

- "Prouvez-le" -

Viola Davis joue Nanisca, une guerrière chevronnée qui forme la prochaine génération de recrues chargée de lutter contre un royaume rival africain plus important et des marchands d'esclaves européens.

L'armée féminine du royaume de Dahomey a d'ailleurs inspiré les combattantes de "Black Panther", film qui a généré 1,3 milliard de dollars de revenus dans le monde.

Viola Davis a appelé le public à démontrer qu'il est possible de réussir, même sans une franchise telle que Marvel.

"Si vous pouvez dépenser votre argent pour voir Avatar ou Titanic, vous pouvez dépenser votre argent pour aller voir The Woman King", a affirmé l'actrice, oscarisée pour sa performance d'épouse bafouée dans "Fences". "Et si nous sommes vraiment égaux, alors je vous mets au défi de le prouver."

- "Vous ne nous verrez plus" -

Le film a été bien reçu lors de sa première mondiale au festival du film de Toronto, le magazine spécialisé Variety louant une "démonstration convaincante de la puissance noire" avec Viola Davis dans son "rôle le plus féroce".

Mais l'actrice a regretté que les scènes de combat du film aient attiré des critiques qu'elle juge misogynes.

"Il y a même des gens, parmi la population noire, qui disent : Ah, c'est un film avec des femmes à la peau foncée, pourquoi sont-elles si masculines ? Pourquoi ne sont-elles pas plus jolies ? Pourquoi ça ne pourrait pas être une comédie romantique ?", a rapporté l'actrice à l'AFP.

Si ce film ne rapporte pas d'argent, "vous ne nous verrez plus du tout", a regretté Viola Davis. "C'est la vérité. J'aimerais qu'elle soit différente."

This article was published Friday, 16 September, 2022 by AFP
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John Boyega, Thuso Mbedu, Viola Davis, Lashana Lynch, et Sheila Atim (de gauche à droite) à Toronto, au Canada, le 9 septembre 2022 © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives Matt Winkelmeyer


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