"Le droit de faire ce que nous voulons avec nos corps" : paroles d'électeurs en Géorgie
"Le droit de faire ce que nous voulons avec nos corps" : paroles d'électeurs en Géorgie.
Atlanta (États-Unis) (AFP) - A un peu plus de deux mois de l'élection présidentielle américaine, l'AFP est allée prendre le pouls de l'électorat dans des comtés de sept Etats "pivots", susceptibles de faire basculer le scrutin.
Le comté de Fulton, qui comprend la majeure partie d'Atlanta, la capitale de la Géorgie, est le plus peuplé de cet Etat du sud-est très disputé, qui vote traditionnellement républicain à la présidentielle mais a fait entorse à la règle en 2020 en élisant Joe Biden avec une maigre marge.
Dans ce rare bastion démocrate de Géorgie, qui compte une importante communauté afro-américaine, les électeurs espèrent bien renouveler cet exploit.
- Droit des femmes à choisir -
Natalie Wood, 50 ans, compte voter pour Kamala Harris en raison de sa défense du droit à l'avortement.
"Je pense qu'en tant que femmes, nous avons le droit de faire ce que nous voulons avec nos corps et pouvons répondre (de nos actions) auprès de la puissance suprême, quelle qu'elle soit soit", explique cette avocate, qui a une fille.
"Je suis chrétienne. Et pour moi, le juge ultime est Dieu. Les gens au pouvoir ne devraient pas pouvoir me dire ce que je peux faire avec mon corps", poursuit-elle.
- Lutte contre les inégalités -
Justin Tate, quadragénaire employé dans le secteur de la santé, souhaite voter en novembre pour offrir un meilleur avenir à sa fille, âgée de sept ans.
"J'ai l'impression que les démocrates sont davantage préoccupés par les conditions socio-économiques de tous les Américains", dit ce père de famille afro-américain, inquiet des inégalités qui marquent la société américaine.
Ce qui compte, explique-t-il, c'est que sa fille ait "les opportunités pour faire partie de la société". En ce sens, la candidature de Kamala Harris, qui pourrait devenir la première présidente noire de l'histoire des Etats-Unis, est une source d'inspiration, pointe-t-il.
- Le coût du logement -
Le choix de Sheila Grant, retraitée, sera déterminé par les programmes en termes de logement et d'accès aux soins.
Le coût du logement est aujourd'hui "astronomique", fustige la sexagénaire, rencontrée dans une aire de jeux d'Atlanta.
"La sécurité sociale ne suffit pas, et ne fait que diminuer", dit-elle à propos de l'accès aux soins pour les personnes âgées, disant par ailleurs craindre une "profonde récession" dans le pays.
"Nous avons besoin de quelqu'un qui prenne soin de nous et de nos lendemains", plaide-t-elle.
- Aller de l'avant -
A 19 ans, Justin Sims votera pour la première fois à l'élection présidentielle et est déterminé à apporter sa voix à Kamala Harris.
"J'encourage tous les jeunes de mon âge à voter", témoignage cet étudiant qui fréquente, comme Kamala Harris dans sa jeunesse, les bancs d'une des universités historiquement noires du pays.
Ce qui compte pour ce jeune homme vêtu d'un t-shirt "Black Voters Matter" ("les électeurs noirs comptent"), c'est "d'être entendu et compris".
Et d'aller de l'avant. "Avec l'autre candidat (ndlr, Donald Trump), il semble que nous allons retourner vers ce dont nous avons eu tant de mal à nous sortir", dit-il, évoquant "l'oppression" subie pendant des centaines d'années par les Afro-Américains et leur combat pour obtenir des droits.
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Justin Tate (c) et sa fille, lors d'une cérémonie religieuse au Flipper Temple AME Church, le 18 août 2024 à Atlanta, en Géorgie © AFP Elijah Nouvelage