La fin d'un mythe : Brigitte Bardot est décédée

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La fin d'un mythe : Brigitte Bardot est décédée.

Paris (AFP) - Star planétaire, icône féminine du cinéma puis pasionaria de la cause animale coutumière des sorties polémiques : Brigitte Bardot est décédée dimanche à l'âge de 91 ans, longtemps après avoir tiré un trait sur la célébrité et le monde du 7e art.

"La Fondation Brigitte Bardot annonce avec une immense tristesse le décès de sa fondatrice et présidente, Madame Brigitte Bardot, actrice et chanteuse mondialement reconnue, qui a choisi d'abandonner sa carrière prestigieuse pour dédier sa vie et son énergie à la défense des animaux et à sa Fondation", indique-t-elle dans un communiqué transmis à l'AFP

L'actrice de "Et Dieu... créa la femme" et du "Mépris" est décédée dimanche matin dans sa célèbre résidence de La Madrague à Saint-Tropez, a précisé la fondation à l'AFP.

"Nous pleurons une légende du siècle", a réagi le président Emmanuel Macron sur X.

La ministre de la Culture, Rachida Dati, a salué sur le même réseau social une "icône parmi les icônes, tellement libre et tellement française finalement"

Marine Le Pen, leader du Rassemblement national avec lequel Brigitte Bardot ne cachait pas sa proximité, a quant à elle rendu hommage à une femme "incroyablement française : libre, indomptable, entière".

Ces dernières années, Brigitte Bardot, qui avait incarné la libération des moeurs dans la France des années 1950, se distinguait surtout par ses déclarations sur la politique, l'immigration, le féminisme, les chasseurs... dont certaines lui ont valu des condamnations pour injure raciale.  

"La liberté, c'est d'être soi, même quand ça dérange", proclamait-elle, bravache, en exergue d'un livre intitulé "Mon BBcédaire", sorti début octobre chez Fayard

Avant de faire parler d'elle pour ses prises de position, celle qu'on surnommait par ses initiales B.B. fut rien de moins qu'un mythe.

Celui d'une femme affranchie, des codes moraux, vestimentaires, amoureux et sexuels et... de ce qu'on attendait d'elle. Une femme qui n'avait "besoin de personne", comme lui faisait chanter Serge Gainsbourg en 1967, connue à Cannes comme sur les plages brésiliennes.

- Deux scènes de légende -

Brigitte Bardot, première personnalité à avoir prêté ses traits au buste de Marianne, fut une sorte de Marilyn Monroe à la française, blonde comme elle, à la beauté explosive et à la vie privée tumultueuse, poursuivie par les paparazzi.

Marilyn était "une femme qui a été exploitée, que personne n'a compris, qui en est morte du reste", se souvenait Bardot, qui l'avait rencontrée en 1956.

Une erreur qu'elle ne reproduira pas en prenant la tangente à 39 ans, laissant derrière elle une cinquantaine de films et deux scènes entrées dans la légende: un mambo enfiévré dans un restaurant de Saint-Tropez ("Et Dieu... créa la femme", 1956) et un monologue elle énumérait, nue, les différentes parties de son corps, en ouverture du "Mépris" (1963).

Rien ne prédestinait la jeune Brigitte à ce destinnée dans une famille bourgeoise parisienne en 1934, elle se passionne pour la danse et s'essaie au mannequinat. Elle épouse à tout juste 18 ans son premier amour, Roger Vadim, qui lui confie le rôle de Juliette dans "Et Dieu... créa la femme", qui va bousculer l'ordre établi et lui coller l'étiquette de sex-symbol.  

Face au succès du film, elle enchaîne les tournages, déchaîne les passions et se brûle aux feux de la rampe

En 1960, au faîte de sa gloire, elle accouche d'un garçon, Nicolas, son seul enfant, sous l'oeil inquisiteur de la presse. Une expérience traumatisante. Se disant dénuée d'instinct maternel, l'actrice laisse son mari Jacques Charrier élever leur fils

Elle épousera ensuite le play-boy et millionnaire allemand Gunter Sachs puis l'industriel Bernard d'Ormale, proche du Front national

- Bébés phoques -

Elle devient alors une autre Bardot, figure de la cause animale. Le déclic a lieu face à une chèvre sur le tournage de son dernier film, "L'histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise" (1973), qu'elle achète et installe dans sa chambre d'hôtel.  

Défense des éléphants, opposition aux abattages rituels, à la corrida ou à la consommation de viande de cheval... le combat ne fait que commencer.

Elle se rend sur la banquise en 1977 pour alerter sur le sort des bébés phoques, une séquence ultra-médiatisée qui fera la Une de Paris Match et lui laissera des souvenirs amers.

L'essentiel de sa deuxième vie se déroule à l'abri des regards, dans le sud, entre La Madrague et une deuxième résidence plus discrète, La Garrigue. C'est qu'elle recueillait des animaux en perdition et gérait la fondation à son nom, créée en 1986.  

Dans une interview accordée en mai à BFMTV, elle confiait avoir envie "de la paix, de la nature" et vivre "comme une fermière", avec ses animaux, sans "portable, ni ordinateur".  

En novembre, après des informations de presse faisant état d'une deuxième hospitalisation en quelques semaines, Brigitte Bardot avait tenu à rassurer sur son état de santé.

Evoquant la mort, elle avait prévenu vouloir éviter la présence "d'une foule de connards" à son enterrement, souhaitant une simple "croix en bois" au-dessus de sa sépulture, dans son jardin. Comme pour ses animaux.

This article was published Monday, 29 December, 2025 by AFP (808 words)
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L'actrice française Brigitte Bardot, le 23 janvier 1978 à Strasbourg - - (AFP)

L'actrice française Brigitte Bardot, le 23 janvier 1978 à Strasbourg - - (AFP)


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