Israël face à d'insistants appels au cessez-le-feu à Gaza
Israël face à d'insistants appels au cessez-le-feu à Gaza.
Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP) - Israël est confronté mardi à de nouvelles pressions de la communauté internationale en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza, avec un vote prévu à l'ONU alors que les Etats-Unis viennent de promettre de continuer leurs livraisons d'armes pour éradiquer le Hamas.
Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait se prononcer sur un nouveau texte appelant à une "cessation urgente et durable des hostilités" dans ce territoire palestinien, après les veto opposés par les Etats-Unis à de précédentes tentatives.
Initialement prévu lundi, ce vote a été reporté à mardi pour permettre de plus amples négociations autour de ce nouveau projet de résolution.
Depuis deux mois, Israël promet d'anéantir le Hamas, auteur le 7 octobre de l'attaque la plus violente de l'histoire du pays, qui a fait environ 1.140 morts en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir des derniers chiffres officiels israéliens.
Quelque 250 personnes ont été prises en otage, dont 129 sont toujours retenues à Gaza, selon les autorités israéliennes.
En représailles, Israël a déclenché une offensive qui a fait plus de 19.400 morts -- femmes, enfants et adolescents en majorité -- dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, selon le dernier bilan communiqué par le gouvernement du Hamas.
Mardi, 20 Palestiniens ont été tués dans un bombardement à Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, selon le Hamas. Parmi eux se trouvaient quatre enfants et un journaliste, Adel Zorob.
Ces chiffres meurtriers renforcent les appels à l'apaisement de nombreuses diplomaties.
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron doit ainsi rencontrer mardi ses homologues français et italiens, pour appeler de nouveau à "un cessez-le-feu durable", ont annoncé ses services.
En visite lundi à Tel-Aviv, le chef du Pentagone Lloyd Austin a lui indiqué que les Etats-Unis allaient continuer à fournir "l'équipement" militaire nécessaire à l'armée israélienne et que Washington ne souhaite pas "imposer un calendrier" à son allié historique.
En parallèle, le ministre américain a insisté sur la nécessité de "réduire les dommages causés aux civils" et de "fournir une aide humanitaire accrue aux près de deux millions de personnes déplacées à Gaza".
La potentielle régionalisation du conflit préoccupe également la communauté internationale, notamment à cause de l'escalade des attaques des rebelles Houthis du Yémen sur le trafic maritime international en mer Rouge.
Les Etats-Unis ont annoncé lundi la formation d'une coalition internationale pour y faire face, qui comprend notamment la France et le Royaume-Uni. Quelques heures plus tôt, les Houthis avaient annoncé avoir encore ciblé deux navires qu'ils considéraient comme "liés à Israël".
Depuis quelques jours, de nombreux géants du transport maritime ont annoncé suspendre tout transit en Mer Rouge, à cause de ces attaques concentrées sur le détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique, et par lequel transite 40% du commerce mondial.
- Situation humanitaire désastreuse -
Destructions considérables, déplacements massifs de civils, hôpitaux hors service, sur un territoire soumis par Israël à un siège depuis le 9 octobre : dans la bande de Gaza, la situation humanitaire reste désastreuse.
L'organisation Human Rights Watch a accusé lundi Israël d'utiliser "la famine des civils comme technique de guerre (...), ce qui constitue un crime de guerre". Des accusations auxquelles le gouvernement israélien a réagi en qualifiant HRW "d'organisation antisémite et anti-israélienne".
Environ 1,9 million d'habitants, soit 85% de la population de la bande de Gaza, ont été déplacés par la guerre.
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Le nord de la bande de Gaza vu d'Israël après un bombardement, le 18 décembre 2023 © AFP JACK GUEZ