"Insupportable !" : les Athéniens excédés par les embouteillages dans la capitale grecque
"Insupportable !" : les Athéniens excédés par les embouteillages dans la capitale grecque.
Athènes (AFP) - Son taxi jaune coincé entre deux camions dans l'un des nombreux embouteillages qui se forment chaque jour à Athènes, Damianos, est excédé.
"C'est insupportable, c'est du jamais vu !", s'emporte ce sexagénaire qui en a pourtant vu beaucoup en 14 ans au volant de son taxi à arpenter une capitale grecque qui dispose d'une des plus importantes flottes automobiles en Europe.
Chaque jour aux heures de pointe, des files de véhicules de plusieurs kilomètres se forment sur Attiki Odos ou Kifissos, les deux périphériques d'Athènes dont sa région, l'Attique, compte 3,8 millions d'habitants, plus d'un tiers de la population de la Grèce.
S'ajoutent en centre-ville les deux roues qui se faufilent entre les voitures, les véhicules en double file, le bruit des klaxons et souvent les sonores jurons qui les accompagnent.
Selon Eurostat, l'Attique fait partie des cinq premières régions de l'Union européenne en terme de nombre de véhicules pour 1.000 habitants, avec 1.080 voitures.
Bien que très friands de quatre roues, les Athéniens considèrent les bouchons comme le deuxième plus grave problème de leur ville, derrière la propreté, selon une récente enquête de l'institut de sondage grec Opinion.
Le centre de contrôle du trafic automobile supervise la circulation dans les 66 mairies de la région d'Athènes à l'aide de 200 caméras et quelques 550 capteurs dans la ville et gère environ 2.000 feux de circulation.
Les embouteillages sont "un grave problème" à Athènes, reconnaît Konstantinos Iaveris, directeur du centre.
Installé il y a vingt ans à l'occasion des Jeux olympiques d'Athènes, ce centre était alors une innovation considérable pour gérer le trafic routier.
Une prochaine mise à niveau prévoit l'introduction des caméras numériques à analyse améliorée et de feux de circulation équipés de capteurs, assure son directeur.
Mais "je pense que nous sommes à un très bon niveau par rapport à ce que l'on attend d'une ville européenne", tempère cet ancien pilote de rallye sans toutefois livrer la moindre comparaison chiffrée avec d'autres métropoles du continent.
Selon lui, l'urgence majeure est de créer "une autorité unique de surveillance de la circulation" car actuellement chaque mairie est compétente pour appliquer "son propre plan de circulation", ce qui déplace les embouteillages aux zones avoisinantes.
En début d'année lors d'un entretien à l'AFP, le maire d'Athènes, Haris Doukas, reconnaissait l'insuffisance des transports en commun dans sa cité.
Le métro ne dispose que de trois lignes actuellement. Une quatrième ligne doit voir le jour d'ici 2029 et la rénovation de la flotte des bus est en cours avec 950 nouveaux véhicules d'ici fin 2025.
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Trafic intense sur l'autoroute principale de Kephissos à Athènes, le 20 septembre 2024 © AFP Theophile Bloudanis