Face à la mortalité infantile en France, des hypothèses faute de mieux
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Face à la mortalité infantile en France, des hypothèses faute de mieux.
Paris (AFP) - Certains l'imputent à une prévention insuffisante, d'autres à la fermeture de maternités : le taux de mortalité infantile en France est l'un des plus élevés d'Europe mais les raisons de ce phénomène, abordé cette semaine au Parlement, restent à ce stade difficiles à identifier avec certitude.
Les dernières données officielles sont sans appel : le taux de mortalité infantile est passé de 3,5 décès pour 1.000 enfants nés vivants en 2011 à 4,1 pour mille en 2024, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Soit un enfant sur 250 qui continue de mourir avant son premier anniversaire, une tendance à rebours de celles observées dans la plupart des autres pays européens à l'image de la Suède ou encore de l'Italie qui ont vu décroître leur taux de mortalité infantile ces dernières années.
"La tendance est alarmante", estime le député Paul-André Colombani dans sa proposition de loi de lutte contre la mortalité infantile qui sera examinée jeudi à l'Assemblée nationale dans le cadre de la "niche parlementaire" de son groupe Liot.
"Alors qu’elle recule dans la plupart des pays européens", la mortalité infantile "progresse régulièrement depuis 2020" en France sans qu'une "réponse cohérente et structurée" soit apportée, ajoute l'élu, qui exhorte l'exécutif à mettre en place sans délai un registre national des naissances.
Formulée de longue date par différents acteurs, cette demande a fini par recevoir une réponse favorable début avril de la ministre de la Santé Catherine Vautrin. Son entourage a depuis évoqué une mise en oeuvre "début 2026".
Pour ses promoteurs, ce registre permettrait de rassembler des éléments statistiques et épidémiologistes qui à l'heure actuelle sont éparpillés, privant les chercheurs d'une base de données solide et exploitable.
Cela constituerait une "avancée considérable dans la compréhension de la mortalité infantile", abonde auprès de l'AFP Delphine Mitanchez, présidente de la Société française de médecine périnatale. "Avant de pouvoir lutter efficacement, il faut connaître les facteurs qui en sont à l'origine".
"Aujourd'hui, on n'a aucune certitude, résultat : chacun y va de son hypothèse, plus ou moins farfelue, et on n'avance pas", ajoute-t-elle.
"C'est un phénomène qui reste encore très mystérieux", abonde Magali Barbieri, directrice de recherche à l'institut national d'études démographiques (Ined). "A l'heure actuelle, on ne sait pas pourquoi la France se distingue des autres pays".
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le taux de mortalité infantile en France est l'un des plus élevés d'Europe mais les raisons de ce phénomène restent à ce stade difficiles à identifier avec certitude - DIDIER PALLAGES (AFP)