Des nichoirs pour sauver les chouettes effraies de la "crise du logement"


Des nichoirs pour sauver les chouettes effraies de la "crise du logement".

Juché sur son tracteur, Hugues des Touches supervise l'installation d'une petite boite en bois sur la poutre de sa grange : au coeur du Marais poitevin, ce premier nichoir à chouettes effraies financé par le Loto de la biodiversité doit faciliter la reproduction de ce rapace nocturne, en déclin dans les campagnes françaises.

D'environ cinquante centimètres de haut, l'abri n'attend plus que ses occupants. Une petite entrée cylindrique doit permettre aux oiseaux d'entrer et sortir à leur guise, et à l'intérieur, une cloison servira à isoler le nid.

"Les chouettes ont besoin de noir complet dans leur chambre de ponte. Ce genre de nichoirs est très attractif pour elles", explique M. des Touches, propriétaire avec sa femme Sophie de cette exploitation agricole entourée de prairies et de marais verdoyants.

"Les fermes sont des lieux propices à l'accueil de ces rapaces: dès qu'il y a un bâtiment ouvert et tranquille, elles ne demandent qu'à s'installer. Et côté nourriture, les 280 hectares de cultures et de zones humides alentours, peuplés de rongeurs, sont un vrai garde-manger", explique cet amoureux de la nature qui se revendique fièrement comme "paysan".

Avec environ 87.000 couples nicheurs, la chouette effraie, aussi appelée effraie des clochers, est le troisième rapace nocturne le plus commun en France.

Mais cette chouette, surnommée la dame blanche en raison de son masque facial immaculé en forme de coeur entourant ses yeux noirs, était autrefois d'une "banalité invraisemblable" et est aujourd'hui "victime d'une véritable crise du logement", remarque M. des Touches. 

Les lieux qui peuvent l'accueillir sont devenus rares, menaçant la survie de l'espèce qui ne nidifie qu'une à deux fois par an et dont 75% des jeunes meurent dès la première année.

La faute aux rénovations des maisons, qui bouchent les cavités et les greniers  - "si les murs sont tout lisses, elles ne s'installent pas" -  mais aussi aux "collectivités qui grillagent leurs clochers, notamment à cause des fientes de pigeons", souligne Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), partenaire, avec l'Office français de la biodiversité, de cette opération.

Intitulée "Une chouette, un village", elle a pour objectif d'installer 3.000 nichoirs dans 60 départements. Elle fait partie des lauréats de "Mission Nature", le Loto de la Biodiversité, qui depuis 2023 a permis de récolter environ 14 millions d'euros pour des projets de protection ou restauration de la nature.

This article was published Friday, 4 April, 2025 by AFP
Article complet réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement
Une chouette effraie dans la forêt de Rambouillet, le 31 juillet 2013

Une chouette effraie dans la forêt de Rambouillet, le 31 juillet 2013


Plus d'articles