Ballon d'Or 2024 : Rodri roi surprise, Vinicius et le Real Madrid dauphins vexés
Ballon d'Or 2024 : Rodri roi surprise, Vinicius et le Real Madrid dauphins vexés.
Paris (AFP) - Surprise, le milieu de terrain espagnol Rodri, modèle de joueur collectif, a devancé le soliste Vinicius Jr dans la course au Ballon d'or au terme d'une cérémonie phagocytée par le boycott du Real Madrid, qui n'est venu chercher aucun de ses trophées lundi soir au théâtre du Châtelet à Paris.
Dans une soirée à l'accent espagnol, la Barcelonaise Aitana Bonmati a conservé elle son trophée chez les féminines.
Mais le triomphe de Rodri, maître à penser de Manchester City, quadruple champion d'Angleterre, et surtout de l'Espagne, vainqueur de l'Euro cet été, a été éclipsé par la polémique déclenchée dans l'après-midi par la bouderie du Real.
"Ils ne voulaient pas être ici pour leurs raisons. J'ai accepté, je me concentre juste sur mon club (...) et les gens qui sont heureux de me féliciter, et c'est tout", a dit Rodri en conférence de presse tard dans la soirée.
Le milieu de 28 ans a été choisi par les 100 jurés devant trois joueurs du Real, le Brésilien Vinicius, l'Anglais Jude Bellingham et l'Espagnol Dani Carvajal. Un autre Madrilène, Toni Kroos, aujourd'hui retraité, finit dans le Top 10 (9e) quand un seul des équipiers de Rodri à City, le Norvégien Erling Haaland, figure dans les dix premiers du classement (5e).
Champion d'Espagne et surtout meilleur joueur de la Ligue des champions, où il a marqué en finale contre le Borussia Dortmund (2-0), "Vini" était au nombre des grands favoris mais paie sa Copa America ratée, où le Brésil a été éliminé en quarts de finale par l'Uruguay (0-0, 4 t.a.b. à 2), un match qu'il n'a pu jouer car il était... suspendu.
L'absence des "Merengues" a jeté un froid, d'autant que la Maison blanche a glané trois prix (le trophée de club de l'année, le prix Gerd-Müller de meilleur buteur - que Kylian Mbappé partage avec Harry Kane - et le nouveau trophée Johan-Cruyff de meilleur entraîneur attribué à Carlo Ancelotti).
Plusieurs coéquipiers présents ou passés de "Vini" ont affiché leur soutien, comme Toni Kroos ou Karim Benzema sur Instagram. "Politique du football. Mon frère, tu es le meilleur joueur du monde et aucune récompense ne peut dire le contraire", a tweeté le milieu français du Real Eduardo Camavinga, au-dessus d'une photo avec le Brésilien.
Au Brésil, l'affaire a soulevé une vague d'indignation.
Certain que Vinicius Jr ne recevrait pas le Ballon d'Or, le Real avait annoncé en fin d'après-midi qu'il boycottait le rendez-vous parisien. "Il est évident que le Ballon d'Or de l'UEFA ne respecte pas le Real Madrid", avait expliqué le club à l'AFP. Pas question, dans ces conditions, que l'institution madrilène se rende "là où elle n'est pas respectée".
Malgré cette ombre, c'est une consécration pour Rodri, gravement blessé en début de saison et arrivé en béquilles sur le tapis rouge. La reconnaissance aussi d'un poste rarement mis en valeur dans ce genre de cérémonie.
Rodri, premier joueur de Manchester City à décrocher le précieux prix, met fin au très long règne de Lionel Messi (8 Ballons d'or) et Cristiano Ronaldo (5), qui depuis 2008 n'ont laissé que deux trophées en route, l'un à Luka Modric (2018), l'autre à Karim Benzema (2022). Aucun des deux monstres sacrés ne figurait dans la liste pour la première fois depuis 2003.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement
Le milieu de terrain espagnol de Manchester City Rodri reçoit le Ballon d'or lors de la cérémonie 2024, à Paris, le 28 octobre 2024 © AFP FRANCK FIFE