Avant la COP29, la France planifie sa sortie des énergies fossiles pour atteindre la neutralité carbone en 2050
Avant la COP29, la France planifie sa sortie des énergies fossiles pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Paris (AFP) - La France va fortement réduire sa consommation d'énergies fossiles d'ici à 2030, avec en ligne de mire la diminution de 50% de ses émissions brutes de gaz à effet de serre par rapport à 1990, a annoncé le gouvernement en présentant lundi sa feuille de route pour l'énergie et le climat d'ici à 2050.
La part des fossiles (pétrole, gaz...) tombera dans sa consommation finale à 42% en 2030 contre 60% en 2022, selon la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), feuille de route de la politique énergétique française sur les années à venir, avec la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Elle devrait ensuite tomber à 30% en 2035 et à zéro en 2050.
"Pour atteindre nos objectifs énergétiques, nous devons avancer sur deux fronts : réduire nos consommations grâce à la sobriété et à l'efficacité énergétique tout en développant massivement la production d’énergie décarbonée", a déclaré la ministre de l'Energie Olga Givernet, lors de la présentation lundi, à une semaine de la Conférence annuelle de l'ONU sur le climat (COP29, du 11-22 novembre).
"Ce n'est pas qu'une question d'énergie, c'est un choix de société qui déterminera notre avenir", a-t-elle ajouté. "Il faut que notre mix décarboné soit à moitié pour l'énergie nucléaire, à moitié pour les énergies renouvelables".
Connues depuis plusieurs mois, les grandes lignes de ces textes de planification avaient été dévoilées au travers de la "planification écologique" déjà présentée par le précédent gouvernement et du plan national intégré énergie-climat (Pniec) envoyé par la France à la commission européenne en juillet.
Mais leur adoption avait été retardée par la dissolution de la précédente assemblée et le long processus de formation d'un nouveau gouvernement.
La stratégie s'articule autour de la production d'énergie décarbonée mais aussi de l'électrification des usages, dans la mobilité ou l'industrie en passant par le bâtiment.
Ainsi, la France vise un objectif de vente de deux tiers de voitures électriques d'ici à 2030 et 15% de voitures électriques dans le parc roulant du pays d'ici à la fin de la décennie, contre 2,2% début 2024.
Le secteur du bâtiment devrait au total réduire ses émissions à 35 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an en 2030 contre 62 Mt en 2022, pour atteindre les objectifs nationaux.
Il vise la rénovation de "400.000 maisons individuelles et 200.000 logements collectifs chaque année en moyenne d'ici à 2030". Principal vecteur de décarbonation : le remplacement des chaudières au fioul.
La mise en oeuvre de la transition énergétique "nécessite une progression forte de l'électrification de l'industrie, des transports, des bâtiments", a souligné l'Union française de l'électricité (UFE), en appelant à un "Plan d'électrification des usages" intégrant les enjeux de pouvoir d'achat, de compétitivité et de souveraineté.
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Le parc éolien offshore de Saint Nazaire, le 22 septembre 2022 (ARCHIVES) © POOL/AFP/Archives STEPHANE MAHE