Au Mucem, la guillotine exposée en hommage au combat de Robert Badinter contre la peine de mort

Si vous ne connaissez pas un mot, surlignez-le avec votre souris et cliquez sur “Translate” pour le traduire dans la langue de votre choix.


Au Mucem, la guillotine exposée en hommage au combat de Robert Badinter contre la peine de mort.

Marseille (AFP) - A l'occasion de l'entrée au Panthéon de Robert Badinter, une guillotine sera exposée à partir du 9 octobre au coeur de l'emblématique Mucem à Marseille, pour témoigner de ce qu'était la peine capitale abolie en 1981 sous l'impulsion de l'ancien garde des Sceaux.

Faite de bois et de métal, la machine à décapiter, 4 mètres 50 de haut et 800 kilos, trône seule au centre d'une pièce de l'exposition permanente du musée, attendant l'arrivée des premiers visiteurs. 

Juste à côté, des extraits du célèbre plaidoyer de Robert Badinter du 17 septembre 1981 sont inscrites, dont l'un rappelle que "la France aura été, en dépit de tant d'efforts courageux, l'un des derniers pays à abolir la peine de mort". 

C'est à l'ancien ministre de la Justice que l'on doit la conservation de ce "monstre" au Mucem. Un an après avoir mis fin à la peine capitale, il proposait d'intégrer la guillotine aux collections nationales. A une seule condition: elle ne pourrait être exposée avant l'an 2000.

Aujourd'hui, l'exposition de cette machine construite en 1872 s'inscrit dans la mission du Mucem de "conserver des traces des grandes avancées sociales et sociétales", selon son président Pierre-Olivier Costa. "Nous souhaitons faire rentrer dans le patrimoine commun un objet qui n'aura plus jamais aucun usage".

Depuis l'abolition de la peine de mort, le grand public a pu observer une guillotine à trois reprises : lors d'une exposition au musée d'Orsay en 2010, mais sous un voile, et deux fois à Marseille, à l'ouverture du Mucem en 2013 et à la prison des Baumettes en 2019.

Invention française de la fin du 18e siècle, la guillotine a été surnommée de nombreuses façons au cours de son histoire, comme le "Rasoir national", la "Veuve", ou encore la "Raccourcisseuse patriotique". Mais son nom original vient de Joseph-Ignace Guillotin, qui l'a fait adopter comme mode unique d'exécution capitale. 

Sa lame tranchante a marqué de son ombre les places publiques tout au long du 19e siècle, jusqu'en 1939 où son usage a été réservé à l'espace clos des prisons. 

Aujourd'hui, son "mécanisme (...) est volontairement bloqué pour des raisons de conservation et de sécurité", souligne le Mucem.

This article was published Wednesday, 8 October, 2025 by AFP
Article complet réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement
La guilotine Alphonse-Léon Berger au Mucem de Marseille le 3 octobre 2025 - Viken KANTARCI (AFP)

La guilotine Alphonse-Léon Berger au Mucem de Marseille le 3 octobre 2025 - Viken KANTARCI (AFP)


Plus d'articles