Après le vélo électrique, une nouvelle vie pour les batteries
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Après le vélo électrique, une nouvelle vie pour les batteries.
Angers (AFP) - Quand la batterie de vélo électrique alimente un luminaire mobile : dans l'ouest de la France, la startup Voltr veut "donner une seconde vie" aux batteries lithium usagées pour décarboner le stockage d'énergie.
Dans un grand hangar en périphérie d'Angers, sous la lumière des néons, un opérateur démonte consciencieusement des batteries d'aspirateur à l'aide d'une dévisseuse, avant de démanteler leur coeur.
A l'aide d'une fraiseuse, il "vient enlever le plastique autour des cellules de lithium, pour pouvoir ensuite les dissocier" à la main, explique Alban Régnier, président et co-fondateur de Voltr.
Chaque batterie de vélo ou de trottinette est constituée de dizaines de cellules de lithium, des petits accumulateurs qui ressemblent aux piles standard de télécommandes, reliées entre elles par du nickel qui assure la conductivité, et gérées par une carte électronique.
Ces composants, qui stockent l'énergie, représentent "80% de l'empreinte carbone" de la batterie, et "70% du coût économique", selon M. Régnier, qui entend "prouver qu'on peut donner une seconde vie aux cellules et donc aux batteries".
Car le plus gros de l'empreinte carbone d'une batterie, c'est l'extraction minière et le raffinage des métaux critiques qui composent les cellules, en provenance en grande partie de Chine, et rare en Europe.
"L'idée, c'est de récupérer une batterie qui va être encore en bon état (...), de récupérer les cellules qui sont à l'intérieur, les diagnostiquer et réassembler entre elles celles qui fonctionnent bien", explique M. Régnier.
Le principe consiste à "descendre une marche en terme d'utilisation" et à utiliser, par exemple, une batterie de vélo, plus puissante, pour en faire une batterie de luminaire mobile, appareil moins exigeant en termes d'autonomie et de performance, permettant ainsi de ne pas être pénalisé par l'usage d'une batterie de seconde monte.
Une fois la cellule extraite et séparée de l'appareillage électronique de la batterie, elle passe sur une machine circulaire, sorte de carrousel sur lequel elle est soumise à une série de tests : voltage, résistance, détection visuelle pour voir si elle abimée ou pas ou pas.
Elle est ensuite branchée sur un "cycleur", sorte de grosse armoire où sont alignées des dizaines de cellules, pour définir le niveau d'énergie résiduelle.
Reconditionnées dans un boitier neuf et avec une nouvelle carte électronique, ces batteries rempliront bientôt les rayons de dizaines de magasins d'une célèbre enseigne de bricolage.
Environ 70% des cellules que récupère Voltr sont réemployées, un chiffre qui a vocation à augmenter, selon M. Régnier.
Approvisionnée en direct par des industriels, les recycleurs historiques et les éco-organismes comme Batribox, la première ligne de production de Voltr, inaugurée en 2023, a reconditionné à ce jour quelque 200.000 cellules sur 35.500 batteries, "remises sur le marché partout en Europe", selon M. Régnier, qui table sur une très forte montée en puissance.
L'objectif est de reconditionner "200 millions de cellules par an sur plusieurs usines en Europe d'ici à 2033", explique-t-il.
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Des cellules de batterie de seconde vie sont testées à l'usine VoltR, à Verrières-en-Anjou, le 10 juin 2025 en Maine-et-Loire - Sebastien Salom-Gomis (AFP)