Afrique du Sud : la gestion délicate des babouins envahissants au Cap
Afrique du Sud : la gestion délicate des babouins envahissants au Cap.
Le Cap (AFP) - Trois jeunes babouins font irruption dans le calme enchanteur de ce village côtier ensoleillé de la péninsule du Cap, à la pointe sud de l'Afrique : ils grimpent sur les toits, sautent entre les maisons, se balancent sur les gouttières.
Des touristes ravis s'arrêtent pour prendre des photos de la troupe, depuis la route. Les riverains de Simon's Town, eux, sont moins impressionnés par cette scène du quotidien entre l'océan Atlantique et la montagne de la Table.
Quelque 500 babouins de l'espèce chacma, dont l'habitat s'est progressivement réduit, s'immiscent de plus en plus souvent dans les zones habitées pour trouver à se nourrir. Ils figurent parmi les plus gros singes, pouvant peser jusqu'à 40 kilos.
Inoffensifs pour la plupart, ils se servent dans les arbres fruitiers des jardins, mais s'invitent aussi lors de barbecues, profitant parfois de la piscine, ou fouillent les poubelles. Ils peuvent se montrer terriblement destructeurs lorsqu'ils parviennent à se faufiler dans une maison.
Les babouins débarquent même dans les cuisines de restaurants, se servent dans les assiettes.
Selon l'écologiste Justin O'Riain, qui dirige l'Institut de la faune sauvage en Afrique à l'université du Cap, la tension entre humains et babouins n'a jamais été aussi vive.
Un babouin évoluant à la frontière entre zone sauvage et urbaine est "l'animal le plus difficile à gérer au monde", dit-il. "Ils sont costauds, peuvent grimper et apprendre les uns des autres : il n'y a aucun terrain qu'ils ne puissent conquérir".
La ville du Cap, avec les parcs nationaux, a mis en place depuis longtemps un programme de surveillance des singes.
Certaines techniques de ces patrouilleurs, comme le tir au paintball pour éloigner les groupes ou l'abattage d'un animal particulièrement problématique, ont été critiquées, notamment parce qu'elles les "criminalisent".
Dans un contexte de plus en plus tendu, l’association Baboon Matters a porté plainte en mai contre les autorités, estimant qu'elles avaient échoué à mettre en place des mesures alternatives, comme la mise en place de clôtures et des poubelles compliquées à ouvrir pour les primates.
La ville a affirmé que son programme de surveillance se poursuivrait au moins pendant les fêtes, mais avec moins d'agents, le temps de réfléchir à des "solutions urbaines plus durables".
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Un groupe de babouins Chacma (Papio ursinus) dans un quartier de banlieue de Da Game Park près de Simon's Town à l'extérieur du Cap, le 31 octobre 2024 © AFP RODGER BOSCH