À Bordeaux, le déplacement des bateaux de croisière hors du centre-ville divise


À Bordeaux, le déplacement des bateaux de croisière hors du centre-ville divise.

Bordeaux (AFP) - Leur accueil est "de plus en plus mal ressenti" : à Bordeaux, la mairie écologiste veut bannir les bateaux de croisière du centre-ville, suscitant l'opposition d'une partie du monde économique qui s'inquiète pour la manne touristique des paquebots.

Ils accostent actuellement sur les quais du port de la Lune, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, mais la mairie compte déplacer leur amarrage sur la rive droite de la Garonne, en "aval immédiat" du pont levant Chaban-Delmas qui donne accès à l'hyper-centre.

Selon le Grand port maritime de Bordeaux, le projet en est "aux études techniques et réglementaires". L'exécutif municipal a déjà obtenu de contenir le nombre d'escales de croisière dans le centre-ville, qui a doublé depuis une décennie, à "une quarantaine" par an.

"De plus en plus de Bordelais sont dérangés par l'accueil des paquebots dans le centre-ville, c'est de plus en plus mal ressenti", justifie Pierre Hurmic, maire depuis 2020, décrivant "de véritables immeubles flottants" qui se retrouvent "dans des endroits, sur le plan esthétique, parmi les plus intéressants de la ville".

Selon le maire, leur relocalisation "dans les années qui viennent" permettra de relier les bateaux à l'électricité afin de limiter la pollution engendrée par leurs "moteurs au gasoil". Construire les infrastructures nécessaires sur le lieu d'accostage actuel, "en plein périmètre Unesco", s'avérerait "très imposant et extrêmement coûteux", ajoute l'élu, jugeant "beaucoup plus facile" de le faire sur la rive droite.

Le projet fait cependant débat. Interrogé par le journal Sud Ouest en juillet, le président de la Chambre de commerce et d'industrie Bordeaux-Gironde, Patrick Seguin, a fustigé une "décision lourde de conséquences pour le commerce bordelais", en regrettant que la CCI n'ait pas été associée à la réflexion.

Selon une étude du géographe Victor Piganiol, un croisiériste "dépenserait en moyenne 150 euros par jour et jusqu'à 200 euros lors d'une escale" à Bordeaux, contre une moyenne de 89 euros au Havre, 80 euros à La Rochelle ou 44 euros à Marseille. Un panier plus élevé qui peut s'expliquer par l'achat de bouteilles de vin.

"Quand elles passent par Bordeaux, les plaquettes de promotion des croisières mettent en avant le vignoble et ses appellations prestigieuses", relève le chercheur. Et des visites sont organisées dans les châteaux.

This article was published Thursday, 22 August, 2024 by AFP
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Le paquebot de croisière "Seven Seas Mariner" en escale dans le centre-ville de Bordeaux le 16 août 2024. © AFP ROMAIN PERROCHEAU


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