40 ans après, un vibrant plaidoyer de Robert Badinter pour l'abolition "universelle" de la peine de mort
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40 ans après, un vibrant plaidoyer de Robert Badinter pour l'abolition "universelle" de la peine de mort.
Paris (AFP) - Quarante ans après son discours historique pour la fin de la peine capitale en France, l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter a fait mercredi un vibrant plaidoyer pour son abolition "universelle", dans un monde où elle recule mais garde de solides bastions, en Chine ou aux Etats-Unis.
"Je suis certain que le mouvement vers l'abolition universelle se poursuivra" et "tôt où tard triomphera", a-t-il lancé lors d'un colloque à l'Assemblée nationale pour marquer cet anniversaire.
Debout et sans notes, l'ancien ministre, âgé de 93 ans, s'est exprimé pendant près d'une demi-heure devant un parterre de députés, officiels et représentants de la société civile qui l'ont longuement applaudi.
Il a tenu à saluer la mémoire du président socialiste de l'époque, François Mitterrand, qui avait promis cette abolition, et de son successeur de droite Jacques Chirac, qui la fit inscrire dans la Constitution en 2007.
Figure emblématique de ce combat en tant qu'avocat, M. Badinter avait prononcé son célèbre discours le 17 septembre 1981 au Palais Bourbon, devant un hémicycle qui vota le lendemain l'abolition par 363 voix contre 117. Le Sénat suivit quelques jours plus tard.
La mise au rebut de la guillotine fut promulguée le 9 octobre suivant et publiée au Journal officiel le lendemain.
M. Badinter avait alors mis toute son éloquence pour dénoncer une "justice qui tue" et les "exécutions furtives, à l'aube sous le dais noir" tendu dans une cour de prison.
Quarante ans plus tard, il a à nouveau salué les parlementaires de gauche, du centre et de droite qui avaient voté son texte, malgré une opinion publique majoritairement hostile.
Organisé par le barreau de Paris et l'association Ensemble contre la peine de mort (ECPM), ce colloque s'est tenu en présence notamment du président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand et du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.
Selon l'ECPM, plus de 20.000 personnes croupissent actuellement dans les "couloirs de la mort" d'une cinquantaine de pays et risquent une exécution.
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L'ancien garde des Sceaux Robert Badinter lors d'un colloque à l'Assemblée nationale pour marquer le 40e anniversaire de l'abolition de la peine de mort, le 15 septembre 2021 à Paris © AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT